RAVI Liège 2019
Artiste en résidence RAVI, Liège, Belgique
juillet à septembre 2019
Journées Portes Ouvertes les 20, 21 et 22 septembre
Performance HORS D'ELLE 20 septembre
RAVI (Résidences Ateliers Vivegnis International)
Artist-in-residence RAVI, Liège, Belgique
àJuly to September 2019
Open Studios on September 20, 21 22
Performance HORS D'ELLE Septembre 20
RAVI (Résidences Ateliers Vivegnis International)
Artiste développant une pratique multidisciplinaire, Caroline Boileau (CA, 1970-) réalise une œuvre protéiforme axée sur la représentation du corps. Ce corps – ou plutôt ces corps – qui habite l’espace et le temps et qu’elle explore, s’approprie, revisite pour le métamorphoser et le questionner.
Prenant pour point de départ des archives glanées lors de différentes résidences, l’artiste accumule textes, objets et images. S’y côtoient textes scientifiques liés à l’histoire médicale, images tirées de l’histoire de l’art ou citations issues de la littérature. Ces fragments qu’elle compile sont autant d’éléments d’ancrage qui nourrissent sa création. Au centre de ses recherches, le corps est examiné sous toutes ses coutures, avec une attention particulière portée à celui de la femme. Ainsi, dans le cadre de cette résidence, la littérature amène l’artiste à s’intéresser à la représentation imagée de l’utérus au Moyen-Âge et à la Renaissance. Utérus qui devient, dans la documentation illustrée, grenouille, animal à sang froid et visqueux…
Caroline Boileau réinterprète alors cette conception ancienne du corps féminin. A travers le dessin d’abord, médium essentiel de son œuvre. Les aquarelles se multiplient dans une gamme chromatique étroitement liée aux codes de la féminité. Celles-ci dévoilent des mondes différents et parallèles qui cohabitent et communiquent entre eux. Dans ceux-ci, la femme rencontre et se lie à la grenouille pour composer, dans l’esprit du collage, une nouvelle réalité. Evoluant sous le jeu de l’accident et du geste contrôlé permis par la technique, elle se transforme au contact de l’animal en être hybride.
Le dessin se déploie ensuite sous d’autres langages et, prenant forme différemment, s’exprime dans l’espace tridimensionnel. Le livre d’artiste favorise la transition et allie pratiques picturale et sculpturale par une réflexion sur le papier et le pli. On y retrouve également le rapport au langage écrit qui anime et accompagne Caroline Boileau dans sa démarche. Il n’est ainsi pas rare de capter dans son œuvre des citations que l’artiste décontextualise afin de leur donner une nouvelle signification.
Ces recherches et expérimentations gestuelles et plastiques emmènent enfin l’artiste vers l’exploration de l’idée de métamorphose à travers l’art de l’origami. Habitant l’espace à sa manière, le dessin devient alors polymorphe et mouvant. Incertain, il jette le trouble. Petit à petit, il se s’altère et mue. Requérant du temps, une nouvelle enveloppe corporelle jaillit de cette mutation. Doucement les rapports s’inversent. Et l’amphibien devient à son tour réceptacle de la femme, incarnant un nouvel être hybride.
Texte de Céline Éloy, Liège, septembre 2019
L’artiste remercie le Conseil des arts du Canada de son soutien
Photo : Didier Vanmollekot, 2019
Photo : Didier Vanmollekot, 2019