À fleur de peau...
À fleur de peau...la chambre de L.
Dans le cadre de Toucher / In conjunction with Toucher
Commissaire / curator : Danièle Lord
Biennale internationale du lin de Portneuf
Deschambault, Qc
2011
Photos : Caroline Boileau
La chambre de L. est un condensé d’histoires recueillies autour du lin. Une installation performative dont chaque élément est grappillé ça et là et mis en relation avec les obsessions que je traîne et entretien à l’intérieur de ma pratique. Tout d’abord, une histoire d’amour impossible entre un riche marchand de lin et sa douce au XIXe siècle a retenu mon attention. Je suis tombée sous le charme de cette femme énigmatique, morte en couche et dont on connaît peu de chose hormis son portrait, une photographie pâle et austère. Puis, Lin, prénom d’héroïnes de mangas, toutes de fortes têtes et des guerrières féroces. Viennent ensuite les propriétés médicinales de ce tissu : pansements pour apaiser les peaux malades, pour les « momies » fragiles de tous âges et de toutes époques. Et puis, finalement, cette usine de sous-vêtements féminins qui, pendant la deuxième guerre mondiale, change sa vocation et devient l’un des premiers fournisseurs de pansements et de contentions médicales…
C’est donc dans la chambre d’une bien étrange dame que les visiteurs sont conviés. Il s’agit d’une pièce évolutive, un entre-lieux ou même les meubles et les objets en présence ont des usages ambivalents, indéfinissables, flous.
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La chambre de L. is a compendium of stories gathered around linen. A performative installation where each element is gleaned here and there and put in relation with the obsessions that I carry and nurture within my practice. First of all, a story set in the nineteenth century of an impossible love between a wealthy linen merchant and his sweetheart caught my attention. I fell under the spell of this enigmatic woman who died in childbirth and of whom little is known except for her portrait, a pale and austere photograph. Then Lin (linen), is the name of manga heroines, all of them hotheads and fierce warriors. Then came the medicinal properties of this fabric, bandages to soothe sick skin, bandages for fragile “momies” of all ages and all eras. And finally, there was this factory of women's underwear that, during the Second World War, changed its vocation and became one of the leading providers of medical bandages and restraints ...
It is therefore in the bedroom of a very strange lady that visitors are convened. It is a evolutive installation, an in-between space where even the furniture and objects present in the space have ambivalent, indefinable, vague uses.
Caroline Boileau remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec de son appui financier.